Entant que runneuse, j'essaie toujours de trouver un bon équilibre entre la famille, le travail, la course et le fun. Dans mes articles vous trouverez toujours le test d'un produit et/ou des conseils pour la course, le tout entremêlé avec mes expériences du quotidien. Je vous invite donc à découvrir ma dernière aventure. Bonne lecture !

Monday, March 26, 2018

On a tous des objectifs secrets !

On avait tous peur d'être en retard. Le changement d'heure ne rassure personne quand il faut se lever tôt pour une course ! En plus, on s'attendait à ce que "l'heure d'été" apporte le beau temps... mais non. Bon, de toute façon on cours toujours mieux dans le froid que dans la chaleur ! 


Photo par Club Athlétique Aubergenville‎
Pour cette course de 10 km à Aubergenville, je me suis pas fixé d'objectif spécifique. Mais, comme tout coureur, j'avais mon objectif secret... passer encore en dessous de la barre des 40 minutes (mon record personnel étant 38'45" en 2007). Par contre, je ne m'attendais pas à le faire aujourd’hui. Je ne me sentais pas rassurée par rapport à mes allures puisque j'avais fait très peu d’entraînements spécifiques 10km. Avec les entraînements de cross court dans les jambes, j'étais sûre d'avoir gagné en puissance, mais le fait de passer d'une distance de 4km à 10km tout d'un coup était un peu troublant pour moi. En plus, sur un 10km j'ai tendance à stresser plus que sur le cross. En cross il y a qu'un seul objectif : doubler les plus de filles possibles sans se faire avaler par la boue. Sur un 10km on doit faire gaffe aux allures et bien économiser son énergie, sinon la course peut très vite devenir un cauchemar. On se focalise sur chaque kilomètre et on regarde inévitablement la montre toutes les 10 secondes, ha ! 


Photo par Club Athlétique Aubergenville‎
Je suis donc partie avec Fred et Alexia. On a passé le premier kilomètre en 4'05", j'étais super à l'aise ! Le 2ème on l'a fait en 4'03"... J'avais envie d’accélérer un peu plus, mais j'avais aussi peur. Quoi faire, prendre des risques ou rester dans la sécurité ? Je me suis dit que pour la dernière course de 10km que j'avais faite je suis restée trop dans une allure "confortable" et que là c'était le moment de tout donner. Je me suis donc séparée des filles au 3ème kilomètre, un peu plus tôt que ce que j'avais prévu. J'étais assez à l'aise sur 4'/km donc j'ai encore accéléré un peu, tant pis si je devais le payer après ... 

A ma grande surprise, au 7ème kilomètre j'ai vu notre coach, Paul, sur le côté de la route. J'étais un peu inquiète; pourquoi s'est-il arrêté ? Quand il m'a vu il a commencé à me suivre. On a échangé quelques mots vite fait entre deux souffles. Apparemment ça n'allait pas très bien niveau mental et il était un peu tendu aux adducteurs, mais il pouvait toujours courir, super ! J'étais pas encore au bout de mes forces, mais avec la présence de Paul j'y suis arrivée très vite. Après quelques minutes de course avec lui je pouvais plus parler du tout, ha ! Quand il m'a demandé en combien on avait fait le 8ème kilomètre, j'ai juste lâché un "je sais plus!" exaspérée. 

Le grand final était sur la piste. D'habitude j'adore les arrivées sur piste; ça me fait accélérer comme une malade. Sauf que là j'avais limite envie de vomir ! Paul avait encore accéléré et m'a poussé jusqu’à mes limites. J'avais l'impression que mon corps pesait 100 kilos sur la dernière ligne droite ! En revanche, quand j'ai vu mon chrono j'étais ravie : 39'20" ! J'avais réussi mon objectif secret. En plus, je me suis qualifié pour les prochains Championnats de France de 10km dans la foulée.



Peu après Myriam, Fred et Alexia, suivies de Mano, Anne-B et Valerie, ont traversé la ligne d'arrivée. Elles aussi étaient lessivées! On a rejoint les autres pour se raconter la course. Il y a eu des belles perfs et beaucoup de records personnels, les coachs étaient fiers ! 

Maintenant, place aux interclubs !!

Photo par Alexia




Monday, March 12, 2018

La première mexicaine aux Championnats de France de cross court !

"Il manque une chambre" s'exclame la dame de l’accueil. Ça commence bien ! Paul, Cédric et moi sommes restés muets. On venait de récupérer les dossards et de faire notre footing pour repérer le parcours au Domaine de Manéhouarn à Plouay. Il était déjà 14h quand on est arrivés à l'hôtel. Dans le plan de Cédric, on devait déjà être en train de manger. Heureusement, j’avais prévu plein de snacks en cas de tracas. Au moins on allait pas mourir de faim ! Finalement la dame nous a donné une chambre mise de côté en cas d’urgence, la toute dernière. J’étais à deux doigts de dormir dans la voiture ! Ça aurait été impossible de trouver des chambres ailleurs, la ville était remplie de visiteurs venus exprès pour les championnats. On aurait entre 15 000 et 20 000 spectateurs !

Ce problème résolu, on pensait qu'à deux choses : douche et nourriture ! A notre grand dépit, on a dû se contenter d'un sandwich Casino, le seul endroit dans le coin où on pouvait trouver à manger. Ensuite, Paul et moi sommes partis faire un tour de la ville et une visite du port de Lorient pendant que Cédric regardait le rugby. Inutile de rentrer dans les détails, mais la visite a été très courte. Autrement dit, je ne vous conseille pas de choisir Lorient comme point de destination pour les vacances, ha !


J'ai pas bien dormi. Quand on se qualifie pour les France de Cross c’est déjà un bel exploit en soit. C’est la dernière course de la saison, il reste qu'à en profiter. Comme l’a bien dit Christophe « Ce n'est que du plaisir ! Tapis vert à Plouay contre tapis rouge à Cannes ! » Par contre, on ressent inévitablement une petite pression. On ne veut pas finir parmi les dernières quand même, surtout quand il s’agit des meilleures de toute la France!

Le lendemain depuis très tôt on entendait des bruits dans les couloirs (les murs étaient très fins). D'autres coureurs se préparaient pour le grand jour. Au petit dej il y en avait un qui avait ramené des pâtes dans un tupperware... "on dirait qu'il va courir un marathon" j'ai gloussé. Chacun son rituel d'avant course ! Pour Cédric c'est manger son gâteau sport chocolat et rester à l'écart. Pour moi, rien de spécial à part de la musique à fond !!

Une fois arrivés au Domaine de Manéhouarn, une des courses se déroulait sur l'écran géant, on a remarqué que le niveau de boue avait considérablement augmenté depuis la veille ... Je suis partie m’échauffer avec beaucoup de temps d'avance, toujours la musique à fond. Grâce à ma nationalité mexicaine, j'ai eu le droit à un dossard marqué "Etranger," je pouvais pas plus me faire remarquer !


Une fois prête pour les 4350m de boue, je me suis placée au départ avec les autres filles qualifiées en individuel, les équipes se trouvaient au milieu par box. Ma team m'a beaucoup manqué à ce moment là ! Mais j'étais pas tendue ni stressée; quand c'est comme ça, on sait que la course sera une réussite. 

Le départ a été magistral avec une musique d'intro intense qui générait une atmosphère de suspense. C'était une sensation incomparable, une grosse vague de queues de cheval et de maillots de toutes les couleurs de la France. On est parties TRÈS vite, une fille à ma droite était déjà par terre et les coups de coudes étaient au rendez-vous comme d'habitude. Une fois que j'ai trouvé mon allure, j'ai essayé de gagner des places plutôt que de me concentrer sur le parcours qui devenait de plus en plus éprouvant. Les petites bosses ont fini par être casse-pieds. Le plus dur d'un cross c'est le changement de terrain, ça demande un grand effort au niveau des appuis. En plus, il y avait des portions où la boue gluante nous arrivait presque aux mollets. La fille qui recherchait sa chaussure avalée par la boue n'a pas manqué ! 

Contrairement à ce que je m'attendais, je ne me faisais pas trop doubler, c'est moi qui doublait. Sur la dernière boucle plusieurs filles se trouvaient déjà au bout de leurs forces ou étaient complètement essoufflées. Le bruit de quelqu’un qui n'arrive pas a bien respirer n'est pas beau et ça me stresse, il fallait que je m’éloigne vite ! 

Photos par Paul 
La dernière ligne droite en montée a absorbé toutes mes forces. J'ai accéléré avec tout ce qui me restait d'énergie et j'ai encore doublé quelques filles avant de franchir la ligne d'arrivée. Et là, c'était le chaos, les filles tombaient les unes après les autres ! J'avais la tête qui tournait énormément mais j'ai réussi à rester debout. Qui a décidé de faire l'arrivée en montée franchement? C'est une blague ! 

Je n'avais pas d'objectif au niveau de mon placement, j'ai fini 180ème/323. On me dit que c'est très bien comme résultat. Perso, je suis surtout contente de ne pas finir parmi les dernières. De toute façon j'étais la première mexicaine, ha ! 


J'ai pu regarder une partie de la course de Cédric, il a bien couru et s'est très bien placé (173ème/327). On avait eu de la chance avec la météo jusque là, mais la pluie ne s'est pas fait attendre. Pendant que Cédric et Paul regardaient la course de la catégorie master, je suis allée me réfugier dans la voiture. Je m'étais vite rincée la boue dans une rivière d'eau glacée juste avant. Ce "glaçage après course" a fait du bien à mes jambes !



Une fois au chaud dans le train du retour, on a repensé à notre petite aventure et on a bien rigolé. Ces championnats de France n'étaient que du bonheur pour moi et en plus j'étais en bonne compagnie. Je remercie notre coach, Paul, qui a été tout le temps à notre écoute et à Cédric pour ses conseils. J'espère pouvoir revivre l’expérience l'année prochaine !!